Cliquez sur l'image pour la fermer
Cliquez sur l'image pour la fermer


Campagne du Soldat Jean THER

138ème Régiment d'Infanterie.




Jean THER est appelé le 10 octobre 1912 au 138éme Régiment d'Infanterie basé à Bellac.


Il part au front le 5 août 1914.


Dans la nuit du 5 au 6 août le Régiment quitte Bellac et embarque à la gare du Dorat pour débarquer le lendemain dans la Marne. Le 11 août 1914 la concentration de la 23ème Division d'Infanterie étant terminée le Régiment par pour l'Argonne. Dans la nuit du 20 au 28 août il franchit la frontière belge. Le 28 août il s'engage dans la bataille de Beaumont. C'est un succès, les cadavres allemands jonchent le terrain, les prisonniers sont nombreux. Mais touefois l'ordre de se replier est donné le 20 août 1914.

Le 31 août 1914 a lieu la bataille de Yoncq. Le Régiment résiste toute la journée aux attaques ennemies sous une fusillade intense et un bombardement de gros calibre. le soir le Régiment se replit après avoir compté plusieurs pertes.

Le 1er septembre le Régiment effectue une marche des plus pénibles en direction de Somme Py qui est atteint le 3 septembre 1914.

Le combat s'engage immédiatement, l'ennemi déclenche une attaque sur les positions françaises qui entraîne un repli sur Suippes. Le Régiment perd une centaine d'hommes.

En voyant la longueur du chemin parcouru, en songeant aux fatigues imposées par les combats, les marches, la chaleur, l'absence de sommeil, le manque de ravitaillement on peut se rendre compte de l'effort fourni par le 138ème Régiment d'Infanterie.


Le 5 septembre 1914 embarquement à Vitry le François pour débarquer à Chavanges. Le 6septembre 1914 la retraite est arrêtée.

Le 9 septembre 1914 Sompuis est attaqué. De terribles combats sont engagés. Nos troupes pressent l'ennemi. Les Allemands reculent. Le 11 septembre 1914 c'est la victoire.

Le 17 septembre 1914 le Régiment se dirige sur perthes les Hurlus. Le 19 il est au camp de Chalon pour un repos, il y reste jusqu'au 22 septembre 1914 avant de se porter sur Reims.

Le 23 septembre 1914 le Régiment reçoit l'ordre d'attaquer le Fort de la Pompelle. Nos hommes pénètrent dans le Fort le 24 septembre, mais se heurtent à une forte résistance allemande.

Le 25 une grande activité d'artillerie prépare une attaque qui malheureusement échoue. Le lendemain, le 26 septembre 1914, l'ennemi déclenche une furieuse attaque sur le canal de la Vesle. Devant Saint léonard les Allemands prennent pour cible le pont du canal. Une fusillade intense éclate de toutes parts. Les pertes humaines sont considétrables de pert et d'autre.

Le 29 septembre 1914, le Régiment est relevé et se rend à Taissy. Le 1er octobre, il quitte les abords de Reims pour le camp de Châlons. Il cantonne le soir à Jonchery-sur-Suippes où il arrive à 23h. Le 2 octobre, il se réorganise.

La guerre de mouvements est provisoirement terminée. La guerre de tranchées va commencer.



La Champagne - du 2 octobre 1914 au 5 mars 1916.


Secteur de la Suippes.


Du 2 octobre 1914 au 23 mars 1915, le 138ème se trouve dans le secteur compris entre la Suippes à 1200 mètres sud-est d’Auberive et la ferme des Waques. Il prend ses repos à Saint-Hilaire-le-Grand, Mourmelon-le-Grand, Jonchery-sur-Suippes, et Suippes. Il participe aux attaques les 12 et 30 octobre, 25 novembre, 21 décembre 1914 et 23 février 1915, attaques partielles où il fut en soutien et où les pertes furent assez faibles.

Le 23 mars 1915, le Régiment, relevé est envoyé vers l’arrière. Il est réuni à Francheville le 27. Le 30 mars, il s’embarque en chemin de fer à Vitry-le-François, le 31, il débarque à Toul et Pagnysur-Meuse et se dirige sur Andilly puis Marlincourt et Saint-Jean où il cantonne le soir.

Du 30 octobre 1914 au 31 mars 1915, il a perdu : 28 gradés et hommes de troupe tués, 18 gradés et hommes de troupe blessés, 5 Officiers évacués et 1.032 gradés et hommes de troupe.

_

La Lorraine - du 31 mars 1915 au 16 juin 1915.


Secteur de Faye en Haye.


Le 1er avril 1915, dans la nuit, le Régiment quitte ses cantonnements et par Mamey et le chemin de Mamey à la route de Metz gagne le secteur de Frey-en-Haye. La situation est délicate. Les lignes sont très rapprochées les tranchées sont à peine ébauchées. Pas de boyaux, aucun cheminement couvert, aucun abri et la canonnade est intense.

Le 2 avril 1915, dès le premier jour d’occupation du secteur, les pertes commencent, la pluie tombe à torrent. Du 3 au 5 avril, Regnéville est attaquée, le 138ème à une mission de flanquement et doit protéger le flanc droit de l’attaque. Malgré une pluie diluvienne et un bombardement dont l’intensité s’accroît chaque jour, il faut tenir et aménager les tranchées. C’est seulement le 11 avril que le Régiment est relevé et va trouver un peu de repos à Griscourt et Villers-en-Haye.

Ces journées de Fey-en- Haye comptent parmi les plus pénibles de la campagne.

Les 15 et 16 avril 1915, le Régiment remonte au front. Le bombardement est toujours violent, les travaux se poursuivent malgré tout avec ardeur.

Le 1er mai 1915, le régiment est relevé. Après un court séjour à Gondreville et Dommartin-lès-Toul, il est enlevé le 6 mai en automobile et transporté à Commercy. De là il se rend à Vignol où il est en réserve. Le 11 mai 1915, il occupe un nouveau secteur à l’ouest de Fey-en-Haye

Le 23 mai 1915, le Régiment va occuper le secteur de Limey un peu à l’ouest du précédent. Relevé le 5 juin, il gagne Dommartin-lès-Toul et Chaudeney. Il y séjourne jusqu’au 16 juin, date à laquelle il s’embarque à Toul pour la Somme. Le 17 juin, il débarque à Ailly-sur-Somme. Les 22 et 23 juin il se rend à Cardonnette et Poulainville. Jusqu’au 19 juillet, le Régiment est soumis à un entraînement très sérieux, les méthodes nouvelles d’attaque sont enseignées.

Pendant son séjour en Lorraine, le Régiment a perdu : 35 gradés et hommes tués, 2 officiers et 207 gradés et hommes blessés, 2 officiers et 333 gradés et hommes évacués.

_

L'Artois - du 22 juillet 1915 au 10 mars 1916 .


Secteur de Roclincourt .


Du 19 au 21 juillet, le Régiment fait mouvement en auto jusqu'à Etrun et Duisans, Agnez-les-Duisans et Gouves. Le 22, il gagne le secteur de Roclincourt, les trois bataillons sont en ligne, ils ont chacun deux compagnies en première ligne et deux compagnies en soutien. Le Régiment doit organiser offensivement ce secteur. Sur ces collines aux larges ondulations, la lutte a été incessante depuis le 9 mai 1915. L’ennemi veut empêcher à tout prix une nouvelle offensive, et ce sera une lutte de tous les instants, lutte opiniâtre où le courage et la ténacité de nos soldats s’affirment remarquablement. Chaque jour, par les bombardements violents et les explosions de mines, l’ennemi essaye de démolir les travaux exécutés la nuit sous une fusillade incessante.

Le 138ème alterne dans ce secteur avec le 63ème par période de huit ou neuf jours. Pendant ses repos, il cantonne à Hauteville, Etrun, Duisans, Gouves, Noyelette.

Le 22 septembre 1915, notre artillerie commence son tir sur les positions ennemies. Le 24, simulacre d’attaque. A 20h, les Allemands font exploser deux mines près de la route de Lille et cherchent à s’emparer des entonnoirs. Nous les repoussons en réussissant à notre tour à occuper et organiser ces entonnoirs. A 21h15, nouvelle explosion de deux mines en arrière de notre première ligne de tranchées. Dans la soirée, le Régiment reçoit l’ordre d’attaque pour le lendemain. La pluie tombe, détrempant le terrain argileux et rendant les communications difficiles.


La journée du 25 septembre 1915 .


Le 25, à 16h40, le 2ème bataillon s’élance à l’assaut de la tranchée des « Entonnoirs » fortement défendue par l’ennemi. Il a pour mission d’attaquer également la tranchée de soutien et la tranchée des Mines situées en arrière de la tranchée des « Entonnoirs ». Deux compagnie qui sont d’abord engagées, mènent vigoureusement l’attaque et enlèvent la première tranchée. Quelques fractions pénètrent jusque dans la deuxième. Soumises à des rafales violentes de coups de fusil et de mitrailleuses, incommodées par les gaz asphyxiants que lance l’ennemi, les autres fractions sont arrêtées par les défenses accessoires. Les éléments qui ont pénétré dans la deuxième tranchée ne peuvent s’y maintenir et se replient.

A la nuit, l’attaque ne pouvant être poussée plus avant en raison de l’arrêt des attaques de droite et de gauche menées par les régiments voisins, les fractions qui occupent la première tranchée ennemie, sont ramenées dans notre tranchée avancée.

Nos pertes s’élèvent à 28 tués et 54 blessés.






C'est lors de ce combat du 25 septembre 1915 que Jean THER est tué à Roclincourt (Pas de Calais).


Un secours immédiat de 150 frs a été payé à la famille le 19 novembre 1915.